2022-01-25
Amsterdam et Stockholm : S’inspirer des meilleurs pour bâtir l’écosystème startup de demain

Amsterdam et Stockholm : S’inspirer des meilleurs pour bâtir l’écosystème startup de demain

par Startup Montréal
1 octobre 2019

Amsterdam et Stockholm : S’inspirer des meilleurs pour bâtir l’écosystème startup de demain

Les deux co-fondateurs de Bonjour Startup Montréal, Patrick Gagné et Liette Lamonde, étaient récemment en visite à Stockholm et Amsterdam, deux écosystèmes startups prometteurs, afin de s’inspirer de leurs bons coups pour veiller à la croissance de notre communauté startup. Ces deux villes ont été acclamées pour les performances de leur scène startup, et sont désormais classées respectivement aux 11e et 15e rangs dans le plus récent rapport Startup Genome, qui recense chaque année les écosystèmes startups les plus dynamiques à l’échelle internationale.

Qu’est-ce qui fait la clé de leur succès? En quoi devrait-on s’en inspirer pour construire l’écosystème startup de demain à Montréal? Bonjour Startup Montréal a mené l’enquête et propose quelques éléments de réponse.

 

Des pôles d’attraction pour les talents internationaux

Au-delà de leur croissance démographique et économique similaire à Montréal, ces deux capitales européennes sont eux aussi fondamentalement ouvertes sur l’international. Les habitants ont ancré dans leur ADN un esprit d’ouverture, d’exportation, d’égalité et… une absence de complexe vis-à-vis de l’anglais. Ce sont aussi des pôles universitaires importants qui brassent une population d’étudiants internationaux non négligeable.

Amsterdam est la ville des tulipes, des moulins à vents et de la peinture, mais c’est aussi le siège d’Amsterdam-StartupDelta, un partenariat public-privé qui vise à impulser des projets lancés dans les nombreux incubateurs technologiques de la région. Amsterdam accueille également les sièges sociaux européens de nombreuses multinationales (Netflix, Uber, Tesla, Salesforce). Les mesures incitatives du gouvernement permettent aux diplômés d’obtenir des permis de travail (et de travailler pour ces grandes entreprises) ou de se lancer en affaires grâce à des visas d’entrepreneurs.

Stockholm est la ville de Skype et Spotify, ce qui suffit à attirer bon nombre de talents qualifiés du monde entier. Ce n’est pas pour rien que la ville a obtenu le surnom de « fabrique de licornes »: 20% de la main d’oeuvre totale travaille dans le secteur des technologies – un taux supérieur à n’importe quelle autre ville d’Europe.

« À titre de comparaison, Montréal est sur la bonne voie : Au classement QS Best Student Cities, Montréal est considérée en 2019 comme la meilleure ville pour les étudiants en Amérique du Nord et dans le top 10 mondial. Ville universitaire par excellence, elle attire des étudiants du monde entier (250 000 au total dont 50 000 étudiants étrangers), des chercheurs du monde entier, pour sa spécialisation en intelligence artificielle, mais aussi pour sa qualité de vie.» Sylvain Carle, Real Ventures

Des écosystèmes fondés sur un fort esprit de collaboration

À Amsterdam comme à Stockholm, les gouvernements ont un rôle catalyseur dans le renforcement des écosystèmes de startups et les entreprises sont particulièrement engagées dans une collaboration avec les startups. Ces villes ont réussi à favoriser le démarrage de startups, et l’émergence de scaleups, essentielles à la croissance de leur propre économie.

« À Montréal, il n’y a pas encore suffisamment de startups matures sur le marché (qui emploient 50 à 200 personnes et font $5-10 millions de chiffre d’affaires). Il y en a une quarantaine tandis qu’à Stockholm, une ville qui a une situation économique et démographique similaire, ces chiffres sont multipliés par 10. » Sylvain Carle, Real Ventures

A Stockholm comme à Amsterdam, il y a une forte propension à collaborer plutôt que de se voir comme des compétiteurs. Cette collaboration globale se traduit par une capacité à interagir avec des clients internationaux dès le début ce qui multiplie les chances de croissance des startups. Les grandes entreprises deviennent les premiers clients des startups, et cela grâce à des mesures incitatives du gouvernement.

Ces deux villes ont su mettre en place une transition de leur économie traditionnelle vers une économie numérique et créer un maillage entre les industries traditionnelles et l’écosystème startup. La collaboration entre les entreprises, les gouvernements et les startups est un facteur clé.

« A Montreal, il y a encore du chemin à parcourir pour que la nouvelle économie devienne l’économie tout court, pour innover l’industrie manufacturière et changer les mentalités. Les choses sont malgré tout en train de changer : OSMO a développé des relations avec Agropur et la Banque Nationale, et le Centech a un partenariat avec Thales.» Laurence Audette-Lagueux, Bonjour Startup Montréal

Exporter pour développer

Attirer les talents c’est bien, mais ce n’est pas suffisant pour renforcer durablement  notre écosystème. L’étape suivante est de développer une dynamique d’exportation et pour cela, le développement d’une expertise et d’une image de marque est indispensable.

En Europe, il existe des initiatives telles que Soft-Landing, qui aide les créateurs d’écosystèmes à explorer d’autres destinations pour leurs startups en Europe et au-delà. La branche française de Soft-Landing est la French Tech qui a vu le jour, pour créer un maillage international pour les startups françaises. Soft Landing soutient ces créateurs d’écosystèmes dans leur exploration de nouvelles destinations, et aide les startups à grandir en Europe et au-delà.

Les écosystèmes européens ont ainsi développé une image de marque construite autour de leurs forces et expertises : à Amsterdam, il s’agit de se tourner vers l’extérieur. Amsterdam-StartupDelta considère les Pays-Bas comme le meilleur endroit pour lancer, faire grandir et internationaliser un projet, comme une porte d’entrée vers le reste de l’Europe. A Stockholm, ce sont les technologies qui définissent l’écosystème, à Francfort, c’est la finance.

« A Montréal, iI est important de définir notre unicité afin de vendre notre ville et nos réussites à l’international. Les incubateurs ont développé des expertises complémentaires : la Piscine se spécialise dans la culture, l’Esplanade dans l’impact social. C’est cette diversité des offres de l’écosystème qui fait sa force. Ces différents organismes se renforcent dans cette “coopetition”. C’est donc peut-être cette spécificité, cette identité unique forgée dans le multiculturalisme et dans la diversité, qui peut faire la force de Montréal et qui pourrait nous permettre de prétendre, nous aussi, à nous établir comme rampe de lancement en Amérique du Nord pour les startups européennes.»  Laurence Audette-Lagueux, Bonjour Startup Montréal

Le classement Startup Genome le dit comme suit : « il n’y aura pas de nouvelle Silicon Valley, il y en aura trente ». Il s’agit désormais de définir notre unicité afin de se positionner parmi ces écosystèmes startups de demain.

Et vous, que feriez-vous pour créer l’écosystème startup montréalais du futur? Partagez-nous vos opinions et idées sur Slack : bsm.pixelcircusclient.com/slack