2022-01-25
Baptême d’affaires

Baptême d’affaires

par Startup Montréal
23 septembre 2018

Nommer un enfant, ce n’est déjà pas facile. Imaginez une entreprise. Non, votre compagnie ne se fera pas écœurer dans la cour d’école si vous faites un mauvais choix, mais vous risquez de rougir chaque fois que vous donnez une carte d’affaires. Comment trouver un bon nom ? Liette Lamonde, directrice générale de la Fondation Montréal inc., donne des conseils pour cette étape importante du parcours d’entrepreneur.

TEXTE PIER-LUC OUELLET

ILLUSTRATIONS LAURIANNE POIRIER

TROUVEZ UN NOM
INOFFENSIF

Ça semble évident, mais c’est pourtant un problème fréquent. « Si le nom évoque quelque chose qui va à l’encontre de l’image de l’entreprise, s’il est impossible à prononcer pour la plupart des gens, ou encore s’il est écrit d’une façon bizarre, dites-vous que vous allez vivre avec ça toute la vie de votre entreprise », explique Liette Lamonde. Autant que possible, trouvez un nom qui ne ressemble pas à un mot de passe de site bancaire !

VÉRIFIEZ
LE .COM

On vit dans le futur, c’est donc un incontournable : il faut « penser Internet » dès le départ, et encore plus si vous visez le marché international. « Une grave erreur, c’est de ne pas s’assurer que le nom de domaine est disponible, et pas seulement en .ca, mais aussi en .com », affirme Liette Lamonde. Même si vous ne voulez pas de site web, mieux vaut qu’il vous appartienne. Sinon, qui sait si un site « pour public averti » ne verra pas éventuellement le jour au nom de domaine de votre entreprise ?

TESTEZ, TESTEZ,
TESTEZ

En planchant sur le démarrage d’une entreprise 24/7, on peut finir par manquer de perspective (ça pourrait expliquer l’épidémie de restaurants à déjeuner avec des jeux de mots dans leur nom…). « L’erreur la plus commune, c’est de ne pas tester le nom, croit Liette Lamonde. Il faut le tester auprès de votre entourage, mais aussi auprès de gens de la même industrie, à l’oral et à l’écrit. » D’ailleurs, le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, a d’abord songé à appeler son entreprise Cadabra, un diminutif d’« abracadabra » (en référence au côté « magique » de l’achat en ligne). Mais en consultant ses proches, il a réalisé que l’allusion n’était pas assez claire et que plusieurs y voyaient plutôt une ressemblance avec le mot « cadavre ». Oups.

ÉVITEZ LES MOTS
TROP COMMUNS

Vous avez eu une idée de génie : votre entreprise s’appellera CHAT. C’est un mot que tout le monde peut prononcer, en anglais et en français — et, surtout, qui n’aime pas les chats ? Ils sont tellement cuuuuutes ! Sauf que… Essayez de chercher « chat » sur Internet. Vos futurs clients devront naviguer à travers des millions de vidéos de minous avant de trouver vos services. Comme le dit Liette Lamonde : on n’a pas tous le budget d’Apple pour s’approprier un mot commun.

NE VOUS CASSEZ
PAS LA TÊTE

Le nom de votre entreprise vous tient à cœur, et c’est normal : c’est un peu votre bébé. Mais ne vous prenez pas trop la tête non plus. « Un nom qui sert bien la compagnie, c’est déjà un gros bout de fait. Le nom idéal, c’est plate, mais il y a de bonnes chances qu’il soit déjà utilisé ! » indique Liette Lamonde. Au final, les clients achètent vos produits ou vos services ; pas votre nom.