2022-02-01
Funartech: la startup qui mise sur la flexibilité de l’intelligence artificielle

Funartech: la startup qui mise sur la flexibilité de l’intelligence artificielle

par Startup Montréal
27 septembre 2019

Faites de l’IA comme nous faisons – sous forme d’hybridation!

– Nikolaj Van Omme, Directeur Général et co-fondateur

Funartech est une jeune compagnie montréalaise qui a les deux pieds bien ancrés dans l’Intelligence Artificielle, mais pas que ça: cette startup travaille sur « l’IA de demain ». Fondée par Nikolaj Van Omme et Dania El-Khechen, Funartech a comme objectif de résoudre des problèmes industriels grâce à une hybridation ML (Machine Learning) et OR (Operations Research). Un défi différent des autres, complexe, mais qui en vaut la peine, selon Nikolaj Van Omme.

Funartech a discuté avec l’équipe de Bonjour Startup Montréal de sa mission et du futur de l’IA au Pop-up Lab lors de l’événement AI: Big Buzz Event.

 

Depuis quand existez-vous?

Nous existons depuis pratiquement 2 ans. Nous avons été incorporés le 23 octobre 2017.

Racontez-nous votre mission.

Nous voulons utiliser les technologies actuelles pour améliorer notre environnement et avoir un impact positif au niveau sociétal, et au-delà. Pourquoi ne pas utiliser notre technologie pour faire le bien dans notre société, notamment pour notre environnement? C’est ce qui nous motive – nous sommes consultants avant tout.

Nous avons trouvé une nouvelle façon d’hybrider le OR (Operations Research – Recherche Opérationnelle) et le ML (Machine Learning). Nous avons des résultats intéressants, qui valent la peine d’être exposés. Nous sommes une compagnie de services, mais nous nous dirigeons vers une transition pour également devenir une compagnie de produits.

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie?

Il y a essentiellement 4 manières de combiner le Machine Learning et la Recherche Opérationnelle:

Tout d’abord comme deux boîtes noires indépendantes: on utilise le ML dans un premier temps et puis on optimise sur ces prédictions avec du OR.

Prenons l’exemple suivant: Vous êtes une compagnie de trains et vous devez remplacer ou réparer vos voies. Comment le faire pour un coût minimal? Utilisez le ML et puis l’OR! D’abord, vous mettez des caméras sous vos wagons et prenez des photos des rails pendant que vos trains roulent. Avec du Deep Learning, réassemblez les photos et détectez les défectuosités le long des rails. Une fois que vous avez fait cela, vous avez une cartographie de l’ensemble de votre réseau: vous savez où intervenir et quand mais vous ne savez pas comment. C’est ici que le OR intervient. En effet, il se peut que si vous envoyez une équipe réparer un rail donné, les coûts soient plus grands que si cette même équipe va remplacer un rail proche mais qui ne devrait pas l’être avant une année par exemple. Cela coûtera moins cher que de renvoyer une équipe faire le remplacement du rail réparé mais à changer une année après. On optimise le déploiement des ressources en fonction des coûts actuels et futurs. Cette approche commence enfin à être reconnue et utilisée. Surtout depuis… 2019!

Les deux manières suivantes sont techniques. Disons que l’on peut utiliser l’une pour améliorer l’autre et cela fonctionne très bien. Les premiers résultats sont très prometteurs.

Finalement,  et c’est ce qu’on fait chez Funartech, on parle d’une hybridation complète. Nous avons développé de nouveaux algorithmes. Pour donner une idée de la puissance de cette nouvelle hybridation, je vais donner deux exemples. Le premier est l’injection d’émotions dans l’AI. Je ne parle pas de détecter les émotions chez les utilisateurs mais bien de rendre les robots émotifs. Notre système permet non seulement de changer d’émotions mais aussi de se contenter de peu de données et il prend ses décisions de manière autonome. Le deuxième exemple va encore plus loin: il s’agit du premier algorithme réellement intelligent. En effet, nous avons découvert comment développer un système autonome qui est capable de réapprendre son environnement au point d’effacer tout ce qu’on lui a donné préalablement. C’est une forme d’intelligence et nous l’appelons « une porte ouverte vers l’AGI ». L’AGI cela veut dire Artificial General Intelligence et c’est la « vraie » intelligence, celle qui se mesure et puis dépassera l’intelligence humaine. En cela, nous accompagnons nos clients pour améliorer leurs processus, quels qu’ils soient, leur évitant ainsi des dépenses – ou pour maximiser leurs revenus.

Avez-vous reçu du soutien  de la part de l’écosystème?

Le AI Launch Lab nous aide depuis le début de l’année. Nous avons proposé un projet pour leur cohorte de janvier et puis après pour leur cohorte de mai. L’année prochaine, nous allons faire de la recherche avec le Professeur Michel Gendreau, qui croit en nous et en cette hybridation de l’OR et du ML. C’est une opportunité incroyable.

Quelles sont les ressources clés de Montréal selon vous?

Montréal a un atout extraordinaire, c’est la présence d’une communauté en Operations Research très respectée au niveau mondial – nous sommes leaders dans le domaine, et ce depuis 30 ans, si ce n’est davantage!

On retrouve également à Montréal une grande expertise en IA qui est reconnue internationalement. Il n’y a qu’une seule autre ville qui a cet atout: New York!

Redonnez-vous à l’écosystème startup ou aux autres fondateurs? Si oui, sous quelle forme? Sinon, est-ce dans vos plans?

À terme, nous aimerions pouvoir redonner à l’écosystème en investissant dans de plus petites compagnies qui n’ont pas accès aux financement ou aux ressources nécessaires – comme nous en ce moment!

Comment la communauté startup de Montréal pourrait-elle apprendre des autres écosystèmes?

Nous faisons partie de ces compagnies qui se trouvent dans une zone grise, nous répondons à certains critères mais pas tous, ce qui fait que nous n’avons pas accès aux ressources qui pourraient nous aider. Il serait intéressant de se pencher là-dessus, non seulement pour nous, mais aussi pour tous les autres!

Nous sommes dans une zone grise parce que nous sommes trop en avance sur notre temps. Notre expertise n’est pas reconnue non pas parce qu’elle n’est pas efficace mais parce qu’elle est inconnue même si nous avons de plus en plus de traction. Du coup, c’est le jeu de la poule et de l’œuf. Pour pouvoir démontrer l’efficacité de notre approche, il nous faut un grand projet mais pour avoir un grand projet il nous faut avoir démontrer l’efficacité de notre démarche. Ensuite, comment se faire reconnaître quand on fait de l’AI différemment, réellement différemment? Pour des compagnies comme la nôtre, et nous ne sommes pas les seuls à avoir ce dilemme, le choix est simple: il faut gravir les échelons un à un, en prouvant à chaque étape le bien fondé de notre approche

Vous avez tenu un événement le 11 septembre, pouvez-vous nous en dire plus?

Le but était d’expliquer qui nous sommes, et pourquoi nous faisons ce que nous faisons.

En plus de ça, nous lançons notre projet de Bot, axé autour des questions environnementales actuelles. Il est pourvu de notre nouvelle technologie qui mêle l’émotion à l’intelligence artificielle, dans le but d’aider avec l’éco-anxiété. L’éco-anxiété, c’est une forme de détresse existentielle causée par les changements environnementaux, un phénomène de plus en plus répandu. Ce Bot est interactif, et pousse à l’action. Enfin, il est également capable de donner de l’information, à l’échelle globale mais aussi locale.

L’événement a résulté d’un  partenariat avec Collab Machine, un collectif indépendant dont l’idée principale est de rassembler les forces de différents talents pour mener au succès des projets choisis.

Le mot de la fin: avez-vous un conseil pour les entrepreneurs qui souhaitent se lancer dans l’IA?

Faites de l’IA comme nous faisons – sous forme d’hybridation!

Nous pensons que c’est là que se trouve le futur de l’IA. Les résultats obtenus jusqu’à maintenant sont prometteurs, et vont en ce sens. En choisissant l’hybridation, vous irez plus loin, et dans la bonne direction

Au-delà de ça, il nous faut nous entraider! Il existe un foisonnement de projets innovants à Montréal tous plus incroyables les uns que les autres. Cela va de nouvelles énergies à engendrer le bonheur au travail en passant par la dépollution de l’air et de l’eau à base d’algues. Des projets très risqués mais avec un retour très positif pour toute la communauté. Si nous réussissons, nous nous engageons à investir dans ce type de projets et à le faire pour le bien de la communauté.